Kaseijin no aishuu
(La pathétique mélancolie d'un martien)
Paroles Maya Kuroki
Traduction Christopher St-Louis
Il n'y a rien de bon à la télé - lé - lé.
La télé nocturne qui grésille - sille - sille,
Comme si sur l'écran se heurtait une tempête de sable.
Ses reflets électriques frétillent,
Telle une nuée d'insectes arc-en-ciel qui trémousse.
J'ai les yeux qui louchent.
Pourquoi rester là à regarder...
J'aimerais bien savoir où ça mène moi.
C'est alors que j'enfonce ma tête dans la télé.
Ah ! Ce que j'aime ça - ça - ça,
Zzz, zzz, guili-guili.
Oh, c'est tout chaud.
Un bain de fourmis,
Matériel... Numérique... Analogique...
Circulation sanguine... Le nirvana...
Au loin, j'aperçois l'aube.
Mais, serait-ce une entrée vers la planète mars ?
J'abandonne mon corps et le confie au déchaînement de la tempête.
Les formes ne diffèrent pas du vide. Le vide ne diffère pas des formes.
Les formes sont le vide. Le vide est les formes. Il en va de même des sensations, des perceptions, des constructions mentales et des consciences.
(Extrait du " Soutra du cœur ", un recueil de préceptes sanscrits bouddhistes)
Mon corps semble s'être effacé,
Mais, moi, je le vois encore.
Le ciel martien est clair, aucun nuage.
J'aperçois au milieu de ce décor sans vie,
Une vieille boutique de lingerie.
La vitrine est meurtrie par les rais de soleil, et derrière elle,
Un mannequin au teint tout aussi cadavérique est décoloré par l'intemporalité.
Sur les mains asséchées d'un martien,
Roule une larme que le sable fera fondre.
Au moment où l'écho du vent disparaît,
Et que rayonne le jour,
Rien ne s'échappe et brûle.
Le purgatoire se met à vibrer,
Alors dans les yeux jaunâtres du martien ruisselle une larme.
Sa mélancolie retentit chassée par le vide.